samedi 25 juillet 2009


Cher Joachim,

Que de surprise en une seule missive. Pour commencer, je me dois de faire part de la joie que je ressens de revoir votre écriture, même ce qu'elle contient m'inquiète moi aussi. À mon tour de vous dire que je ne suis pas sûr de vous suivre entièrement et certain des éléments dont vus parlez me sont étrangement inconnus. Je ne sais pas quels sont ces dangers dont vous parlez et la mission dont je souhaitais vous charger, les choses et les circonstances ont entretemps bien changés, ne nous mèneraient nullement à une catastrophe. Quant à l'île où j'ai été emmené je m'étonne que vous ne la reconnaissiez pas et je m'inquiète grandement pour votre mémoire car c'est là que nous avons passé notre enfance, précisément sur cette plage dont je joins une petite esquisse
qui vous montrera que, hormis le fait que j'y sois seul, tout est resté en l'état depuis notre départ précipité, presque rien n'a changé. Quant au nom dont vous me faites le porteur, je me permet de m'étonner. Certes il est d'usage et prudent de prendre ce genre de précaution, mais de là à me nommer ainsi, je vous l'avoue, ce ne fut pas la moindre de mes surprises. Je crois pouvoir vous dire, sans vouloir vous froisser, que j'ai bien cru, l'espace d'un court instant, que vous vous étiez trompé d'interlocuteur ou, pis encore, que votre lettre ne m'ait été transmise par erreur. Une ombre plane dans mon esprit que je vous demande d'éclairer. Je ne peux êtres certain que cette lettre ne soit une sorte de piège. Il suffirait que vous intercaliez de façon subtile et discrète quelque événement d'apparence futile mais qui contienne ce qu'aucun autre que nous ne pourrait comprendre.

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