lundi 13 février 2017

13 février 2017

« Si les terrasses tremblent et le piédestal penche et si "tout a ses retours", le reflux lui-même reflue et tout semble rester au même endroit.…»


Pendant longtemps, du haut jusqu'en bas,
 la colonne vacille mais ne se rend pas.
Vaille que vaille, haïssant le temps, contre vents et marées
 debout  elle reste et s'en retourne à ses assises.
 Platon a fini par céder à l'appel du vide.
C'est in extremis que Damon le retient par la queue.


– À partir de quand peut-on dire que l'on connaît la loi qui organise et régule la croissance des corps et la maturité de l'esprit?
– La complexité de nos croyances...
– Je ne parlais pas de croyance...
– Eh bien, certes, mais que voulez-vous, que vous le croyiez ou non, la croyance y participe pour une bonne part...
– Comment cela?
– Par le fait que la matière qui nous constitue n'étant pas chose inerte elle est mue par un but lointain mais bien présent, même quand elle l'ignore...
– Et ce but lointain, quel est-il?
– Eh bien, je crois que la boucle est bouclée,  la réponse est justement cette loi à propos de laquelle vous me questionniez il y a un instant.
– ... ou du moins c'est ce que vous croyez...
– Non, vous vous trompez, c'est ce que je constate.
– Et cette loi, quelle serait-elle, comment l'énonceriez-vous?
– C'est justement là que commence la vraie difficulté.
– Comment cela?
– La manière dont nous l'énonçons fait partie de la constitution de cette loi...
– Vous voulez dire que cette loi n'est pas définie et qu'elle dépend de son énonciation?
– C'est cela même... et peut-être encore plus.
– Dites-moi.
– Elle dépend du moindre accent, de la moindre intonation, du rythme et du ton avec lesquels elle serait énoncée
– Est-ce inévitable?
– Que voulez-vous dire par là?
– Discrètement et pudiquement, je ne puis que faire quelques suggestions, presque des confidences.
– Pourquoi tant de mystères?
– Parce que c'est précisément là qu'ils se trouvent... 
– C'est-à-dire?

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