dimanche 19 février 2017

19 février 20217

"Le savoir et en particulier le savoir désagréable, ne peut par aucun artifice être totalement rejeté même de ceux qui ne le recherchent pas. La sagesse, déclara autrefois Eschyle, vient aux hommes qu'ils le veuillent ou non. La maison des illusions ne coûte pas cher à bâtir, mais ses habitants sont exposés aux courants d'air et elle menace de s'écrouler à chaque seconde ; la véritable prudence consiste à sortir nos meubles à temps plutôt que de rester à l'intérieur jusqu'au jour où notre logement s'effondre sous votre nez. Il vaut mieux et il doit mieux valoir à long terme qu'un homme voie les choses comme elles sont plutôt que de les ignorer."*



– Qu'est-ce donc que cela ?
– Vous qui savez tout, se pourrait-il que vous l'ignoriez...
– "J'ai appliqué mon cœur à connaître la sagesse  et à connaître la sottise et la folie"...
– Et maintenant, voilà que que vous citez l'Ecclésiaste... vous me surprenez...
– Et vous m'interrompez...
– Pas seulement, c'est aussi une sorte de retour dont vous pourriez tirer profit...
– Il est ancré dans votre esprit que la nature fait bien les choses...
– N'est-ce point le cas?
– Il faudrait pour cela que nous revenions sur la notion de bien et de mal... mais avant cela je poursuis ma citation...
"J'ai compris que cela, la connaissance de la sottise et de la folie, c'est la poursuite du vent. Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de chagrin, est celui qui augmente sa science augmente sa douleur."**


* A. E. Housman

** Ecclésiaste 1,17-18

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