vendredi 5 juin 2020

(5) Le théâtre des pensées


« Or langage commun,  rhétorique et lieu commun s’avèrent, pour certains, des points d’ambivalence autour desquels se met en  branle le mouvement de la pensée, celle-ci ne parvenant jamais à s’arrêter autour d’une définition proprement positive ou négative des termes.»

Laurence Côté-Fournier 



– Vous me disiez que Pinocchio, l'Autre, s'adressait à l'enfant Lune... mais... il n'est point là... en tous cas ce n'est pas ce que je vois.
– Cela se comprend...
– Comment cela?
– Il est dans son monde.
– Je croyais que nous faisions partie du même monde!
– Il en est ainsi, mais...
– Mais?
– Nos deux mondes s'interpénètrent et finalement n'en forment qu'un... mais dans la part qu'il fait sienne, le théâtre de ses pensées, nous n'y sommes point physiquement... si ce n'est comme des spectateurs... Ce que vous voyez, ce que nous voyons, dépend de ce que vous imaginez... mais aussi de ce qu'il imagine... or, en s’exprimant, à travers les mots qu'il emploie et surtout par le monde de ses pensées, il projette des images... images que nous ressentons et transformons au fur et à mesure...

– Dans le ciel, lumineuse tempête, le maître du port, un vague reflet, une sorte de miroir, attire l'œil d'un homme infini qui vient de mourir et enfin se voit.


Aucun commentaire: