vendredi 10 septembre 2021

Au-dessus



Bien au-dessus de moi, au sommet de la falaise faiblement éclairée par l'aube naissante, une ombre mouvante attire le regard. Quelques pâles herbes au milieu des tiges mortes et des mousses sèches en suspension se balancent dans le vide dans l'attente indécise d'être à leurs tours emportées dans le vide qui les attend et d'où je les regarde. Il m'a semblé voir plus que cela mais la nuit a été longue et cela fait plus d'un jour que je n'ai pas dormi. Derrière moi un peu d'eau vive suinte parmi la mousse et la roche humide. C'est là que se trouve la source qui me maintient en vie. Il m'a fallu de longs jours pour que mon corps accepte cette eau, avant qu'elle le remplisse et le contente plus qu'elle ne le vidait. Il me fallu plus longtemps encore pour découvrir que ce qui me mettait "en fantaisie" et obligeait mon corps désarticulé à se mettre à danser comme un obscène pantin: une petite herbe aux vertus bienfaisantes et allégeante quand elle est prise en petite quantité et aux pires tourments dès que cette mesure est dépassée. Et dans ce cas, très vite me revienne à l'esprit le discours, pardon de vous citer encore celui que sans cesse vous me rappeliez autrefois, mais, je ne peux y penser sans que notre amitié passée ne me revienne à l'esprit.

 

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