« L’homme intelligent prend le grain du sens, il ne s’arrête pas à la mesure.»
– Dans cette nuit je ne vois rien!
– Contentez-vous d'écouter...
– Que dois-je écouter?
– Au loin on entend encore faiblement la voix de Pinocchio l'Autre...
– Je ne suis rien d’autre qu’un cadavre dont la vie dépend, en grande partie, des mots qui s’y prononcent... et des mouvements que littéralement on lui donne... mais qui ne sont pas les siens, pas plus que les paroles... ou la voix qui les prononce.
L’enfant Lune ne répond pas. L’enfant Lune ne peut... ne doit, ne sait pas répondre... Pinocchio, l’Autre, dont tous les membres sont éparpillés et flottent dans le grand fleuve, excepté sa tête en laquelle sa voix résiste encore.
Les deux perroquets, inquiets, reprennent et répètent de concert:
– Après tout un cadavre n’est pas la mort... Qu’est-ce alors?.. L’objet sur lequel la mort s’est posée... Mais... que fait ici l’enfant Lune?
– Après tout un cadavre n’est pas la mort... Qu’est-ce alors?.. L’objet sur lequel la mort s’est posée... Mais... que fait ici l’enfant Lune?
– Il est là, comme Pinocchio l’Autre, dispersé…
– Non, pas là, justement.
– Il n’est plus dans le “là”, comme Pinocchio l’Autre, il est dans l’épars, dans l’écart, dans ce qui reste quand le corps ne tient plus.
– La tête, elle, seule, résiste au flux… dans son chapeau trop large, elle flotte.
– Et pourtant elle parle.
– Parle?
– Non. Tout comme la nôtre, elle est parlée.
– C’est différent. C’est tout.
– Non, pas là, justement.
– Il n’est plus dans le “là”, comme Pinocchio l’Autre, il est dans l’épars, dans l’écart, dans ce qui reste quand le corps ne tient plus.
– La tête, elle, seule, résiste au flux… dans son chapeau trop large, elle flotte.
– Et pourtant elle parle.
– Parle?
– Non. Tout comme la nôtre, elle est parlée.
– C’est différent. C’est tout.
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