jeudi 26 juin 2025


« Un des aspects majeurs de ce fameux « miracle grec », c'est qu'il part de la connaissance des faits pour aller jusqu'à la généralité de l'abstraction. Par exemple, les Anciens avaient découvert que dans un terrain cultivable triangulaire d'une surface donnée et limitée par un angle droit, les côtés avaient une certaine longueur qui définissait la propriété. C'était une connaissance d'arpenteur. Il a fallu Pythagore pour montrer que dans tous les triangles rectangles de l'univers, le carré du côté opposé à l'angle droit était égal à la somme des carrés des deux autres côtés. Cette découverte avait une vertu : elle pouvait mettre d'accord sur un fait de connaissance n'importe quel être humain, quelles que soient son origine et son opinion. Les premiers philosophes étaient souvent des mathématiciens, parce qu'ils cherchaient des lois constantes qui pouvaient mettre tout le monde d'accord. Il faut sans doute d'innombrables choses, grandes et petites, importantes ou futiles, pour établir la concorde entre les hommes. Mais aucune n'est négligeable. Toute découverte, qu'elle soit d'ordre philosophique ou de nature scientifique, est nécessairement précieuse.
La concorde n'est pas un concept creux, il est au contraire rempli d'une foule de points d'accords sur les sujets les plus divers. C'est souvent avec difficulté que les lois constantes finissent par s'imposer, Galilée ou Darwin ont payé pour le savoir.»

Philippe Val, Le sujet face au réel, Editions in press





– Le feu du récit n’est pas une fin. Il est la lumière de l’origine, celle qui précède le langage et consume tout ce qui prétend à la fixité. Le théâtre est une bouche. Et nous, les penseurs…

– Oh! Comme vous y allez!

– Nous sommes toujours déjà en train d’être avalés…

– J’espère que vous avez tort…



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