« Le théâtre est dans la réalité brûlante et non dans l’imitation. Ce n’est pas le reflet de la vie mais la vie dans ce qu’elle a d’irréductible, de brûlant, d’extrême. [...]
Il faut que le spectateur soit au milieu de l’action, arraché à son immobilité, cerné, secoué, saisi par une nécessité plus forte que lui. Le théâtre ne doit plus représenter mais faire.»
Il faut que le spectateur soit au milieu de l’action, arraché à son immobilité, cerné, secoué, saisi par une nécessité plus forte que lui. Le théâtre ne doit plus représenter mais faire.»
Antonin Artaud, Le Théâtre et son Double
– Serions-nous de ces narrateurs qui savent qu’ils ne font que répéter la voix d’un maître qu’ils ne voient pas ou les témoins de la "chute dans l’inauthenticité"…
– … mais nous sommes aussi, par notre répétition, les gardiens du Souvenir. Notre maître dont nous répétons les mots, c’est l’être lui-même… il ne parle jamais directement, mais toujours à travers le retrait, le masque, l’écho.
– Il y aurait donc là une triple narration… comme une triade d’interprétation.
– Le théâtre serait vu de l’intérieur par Pinocchio l’Aitre… ou l’enfant Lune… puis… de l’extérieur par nous autres les perroquets et… depuis l’origine par notre maître… C’est une structure initiatique trinitaire.
– Oui, et cela rejoint ce que certains pensent: la pensée ne produit pas le sens, elle s’y laisse exposer.
– Toute cette histoire serait alors une exposition. Elle n’explique rien. Elle pourrait mettre en feu la pensée du lecteur.
– Participer au théâtre, ce n’est pas jouer un rôle…
– Que serait-ce alors?
– C’est se laisser consumer dans la vérité du feu. Les spectateurs courageux ne sont pas ceux qui regardent bien, mais ceux qui meurent à leur distance, ceux qui cessent d’être spectateurs pour devenir feu.
– Ainsi cela serait aussi une métaphore de la pensée elle-même. Penser, ce n’est pas observer, mais subir la venue de l’être.
– Comme Pinocchio l’Autre!
– C’est cela , il ne voit pas les guides, mais les suit. Il ne comprend pas, mais marche. Il n’interprète pas, mais traverse…
– Le théâtre serait vu de l’intérieur par Pinocchio l’Aitre… ou l’enfant Lune… puis… de l’extérieur par nous autres les perroquets et… depuis l’origine par notre maître… C’est une structure initiatique trinitaire.
– Oui, et cela rejoint ce que certains pensent: la pensée ne produit pas le sens, elle s’y laisse exposer.
– Toute cette histoire serait alors une exposition. Elle n’explique rien. Elle pourrait mettre en feu la pensée du lecteur.
– Participer au théâtre, ce n’est pas jouer un rôle…
– Que serait-ce alors?
– C’est se laisser consumer dans la vérité du feu. Les spectateurs courageux ne sont pas ceux qui regardent bien, mais ceux qui meurent à leur distance, ceux qui cessent d’être spectateurs pour devenir feu.
– Ainsi cela serait aussi une métaphore de la pensée elle-même. Penser, ce n’est pas observer, mais subir la venue de l’être.
– Comme Pinocchio l’Autre!
– C’est cela , il ne voit pas les guides, mais les suit. Il ne comprend pas, mais marche. Il n’interprète pas, mais traverse…
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