vendredi 14 mars 2008

Mise en branle


- Alors la toile se gonflera de silence...



Marcel, s'adressant à Sacripant:

- La vérité des faits ne nous est pas accessible. Ne t'en soucie pas. Elle n'est pas nécessaire mais contingente. La clarté ruisselle et le monde dans lequel nous vivons permet tant d’autres possibilités. Celles que nous prétendons connaître n'en sont qu'une part infime. Nous pouvons toujours rendre mémoire d’un instant donné. C'est là, sur cette toile, que va se jouer cet acte "antérieur", qui remontera la chaîne infinie des causes.
Pour cela, Sacripant, il faudra faire sacrifice!
Que vole en éclats une part trop rigide de nous-même!..


Sacripant, fort inquiet d'entendre un discours auquel il ne comprend "que pouic":

- La grâce et l'apparence de ton piège me remplit d'espérance, mais mon esprit s'embrouille dans le dédale de tes mots, mon maître. Faut-il, pour une impalpable joie, faire tant d'efforts et s'étirer en tous sens?

Marcel:

- Tu as raison, pour que notre histoire ait un sens, il faudrait remonter au début des enchaînements. Au fait initial duquel se déroule la chaîne infinie du "grand tout" qui est le nôtre.

Sacripant, s'étonne de participer activement à la discussion, mais ne dit rien à ce sujet, il poursuit:

- Cela suppose-t'il l’existence de Dieu?

Marcel marque une pose. Comment Sacripant peut-il parler de Dieu? Il ne sait que répondre mais il pense:
- ... Que vole en éclats une part trop rigide de nous-même... Le piège commence à fonctionner. C'est bon signe.

Sacripant, reprenant du poil de la bête, pousse le bouchon:

- D'où te vient la substance nécessaire à ton histoire? Celle qui est cause de tout dès le moment où la puissance l'a mise en branle?

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