dimanche 2 mars 2008

Confusion

Résumé:
Brusquement la musique s'est arrêtée.


- Comment Auguste avait-il pu faire en sorte que Julius s'approche si délicatement de Justin?


Quand Auguste, fort poli, lui présenta Julius, alors que c'était ce qu'il désirait le plus au monde, Justin ne sut que faire. Immédiatement, le sentiment de bonheur qui l'avait envahi fut chassé par une mauvaise pensée. Il ne lui vint pas à l'idée que ce ne pouvait pas être une feinte.

Justin, hésitant, se parlant à lui-même:
- Je ne sais ce que dois penser, comme il se peut qu'il ait peut−être de moi la même pensée. D'ailleurs, nous sommes des crétins. Je ne sais pas quelles formalités s'observent en pareil cas : je crois, de bonne foi
qu'il cherche à nous mettre "à la gêne".


Malgré le désordre dans lequel il était, Justin se rendait comptes qu'il ne connaissait pas encore assez Auguste, ni les tournures subtiles d'une langue qui n'était, au fond, pas la sienne. Il soupçonnait même Auguste de vouloir faire un coup, alors même qu'il avait répondu au plus secret de ses désirs.
Comme Justin achevait de se parler de la sorte, il parait sur la piste un visage qu'il n'eut aucune peine à reconnaître...

"Vacillantes formes, je vous vois revenir,
réapparues devant mon trouble visage.
Arriverai-je cette fois à vous retenir ?
Mon cœur incline-t-il encore à ce mirage ?

Un désir depuis longtemps perdu m'entraîne
vers le royaume des esprits grave et tranquille,
et un ancien accord vague s’enchaîne
telle une harpe d’Éole à ma chanson qui file .
Un frisson me saisit, le pleur succède au pleur,
ce cœur si ferme s'éprouve tendre et sans peur ;
ce que je tiens s'estompe au loin de plus belle
et ce qui disparut jadis se fait le monde réel."*

* Goethe, Faust.

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