jeudi 5 mars 2020

(5) Petit curieux


Platon, petit chien curieux, est fortement intrigué par ce qu'il a vu, mais aussi par ce qu'il entendu sur le volcan. Il redescend, légèrement déçu. La tête lui tourne un peu... sans qu’il en sache le pourquoi... Était-ce ce qu’il a entendu, l’ivresse de l’altitude ou l’ivresse due aux exhalaisons émanant de la montagne sur laquelle officie la pythie...




 


Mais Platon n'est pas Sybille et ce que voient les uns n'est pas ce voient les autres et tout est changement, en permanence...

"Jeune homme, accompagné de conductrices immortelles, toi que les coursiers amènent dans ma demeure, réjouis-toi; car ce n’est pas un destin funeste qui t’a poussé sur ce chemin si éloigné de la route ordinaire des hommes, mais bien la loi suprême et la justice. Il faut que tu connaisses tout, et les entrailles incorruptibles de la vérité persuasive, et les opinions des mortels qui ne renferment pas la vraie conviction, mais l’erreur; et tu apprendras comment, en pénétrant toutes choses, tu devras juger de tout d’une manière sensée. " *



Ainsi, ce qui parvient aux oreilles des uns n'est-il pas semblable à ce qui parvient aux oreilles des autres... Platon en arrive à se demander si sa condition n'est pas à l'origine de cette sorte de déception qu'il décèle en lui-même. Ce qu'il ressent n'est visiblement pas ce que ressentait Sybille. Mais là encore, il ne peut jurer de rien.

– Après tout, je ne sais de son expérience des entrailles de la terre que ce qu'elle a bien voulu dire à Socrate et que j'ai, de manière discrète, écouté moi aussi. Cela ne m'était pas destiné... Ce n'est peut-être qu'un détail, mais il se peut aussi qu'il ne soit pas insignifiant.


* Parménide, De la Nature




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