Comme hors du temps, Don Carotte et Sang Chaud, bien avant que leur histoire ne commence, comme tous les héros, le mot est peut-être un peu fort en ce qui les concerne, étaient bien loin d’imaginer où leurs aventures allaient les mener…mais, bon gré mal gré ils cheminent de travers… et à travers des mots, qui, sans cesse, se croisent… et les croisent en tous sens. Mais il leur arrive, de plus en plus souvent, de se comprendre et d’agir de concert… Toujours à la recherche de la solution de l’énigme qui seule pouvait leur donner la possibilité d’entrer vraiment dans le vif de l’histoire à laquelle ils aspirent…ou… sont aspirés, dans des racines qu’ils croient naïvement être celles d’un arbre gigantesque et que pourtant, juste pour l’instant, espèrent-ils, ils ne voient plus.
– Vous parliez de mécanisme mental qui se proclame sujet parlant… c'est pour mieux enfermer celui qui écoute, je présume!
– Je parlais du labyrinthe et quand le labyrinthe parle…
– Laissez-moi deviner! Quand le labyrinthe parle… il se fait passer pour pour le sujet!
– Alors… celui qui dit…
– Celui qui dit est la voix du piège… lui-même!
– Ce que tu entends…
– Quand je lis…
– Ou quand vous dites!
– Quand je lis ou je dis…?
– Ce que vous croyez être votre pensée consciente, c’est le labyrinthe qui parle à travers vous!
– Autrement dit… Celui qui parle n’est pas le sujet… C’est le piège! Morbleu! Nous avons été piégés! Je suis… nous étions… le sujet prisonnier! J’étais celui qui, comme un crétin, pardonnez-moi, croyait entendre une pensée venue de moi-même… et vous aussi! En réalité, nous n’entendions que la voix du labyrinthe!
– Don Carotte, nous ne sommes point seuls…
– Comment cela? Je ne vois personne alentours!
– Celui qui entend… ou qui lit… est déjà perdu, car il croit écouter une pensée intérieure légitime…
– Alors qu’il n’entend que les murs du labyrinthe résonner…
– Tremblez murs du labyrinthe… tremblez… nous arrivons!
– Du calme, Don Carotte, donc, en vérité, le labyrinthe parle à travers celui qui croit parler. Il se met littéralement à la place de celui qui croit agir, par le dire ou le lire… Le sujet est dépossédé. Il n’y a plus de je. Il n’y a que le labyrinthe qui parle à travers le… et au sujet.
– L’affaire est donc résolue!?!
– Ce n’est pas à nous de répondre…
– Ne me dites pas que je dois…
– Il n’y a aucun doute à cela…
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