samedi 23 décembre 2006

La très véridique histoire du colonel Ortho (146)


Il ne me trompait pas. Quelque chose n'allait pas. C'était, à n'en pas douter, mon petit compagnon de voyage qui était assis là à mes côtés. J'avais de la peine à comprendre comment il avait pu arriver là. Le problème était qu'il semblait ne pas me connaître. Nous parlâmes un peu. J'abordais avec délicatesse certains détails de nos aventures et notamment la vaillance dont il fit preuve lors de l'accostage aérien du château, mais il semblait réellement ne rien comprendre de je lui disais. De plus, je doutais d plus en plus, malgré l'évidence, que ce fût lui. Peut-être était-ce l'effet de la distance qu'il avait vis-à-vis de moi, mais je n'éprouvais pas pour les mêmes sentiments que pour l'autre. J'étais obligé de contourner les mots, ce qui ne me plaisait guère, pour parler de lui. Je ne lui avais pas donné de nom après notre séparation. Durant les événements, il ne m'avait pas donné le sien pas plus que je ne lui avais donné le mien.

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