mercredi 27 décembre 2006

La très véridique histoire du colonel Ortho (182)


Qui pouvait bien nous attendre ? Que voulait-il dire par "chaque instant compte" ? S'agissait-il d'une considération philosophique ou d'un fait plus terre-à-terre ? Les questions se bousculaient dans ma tête. Cela me distrayait de la peur qu'il m'inspirait. Nous étions arrivés de l'autre côté de l'île, à l'endroit ou le pont de sable reliant les îles commençait d'apparaître. Il avait vraiment l'air de chercher quelque chose.
- Je vais te faire un cadeau, me dit-il.
Dans le sable quelques traces suggéraient grossièrement qu'une caravane était récemment passée par là. Nous montâmes sur le plus haut rocher... Je ne croyais guère en ce personnage si repoussant. Je savais que ce pouvait être un piège, mais, malgré tout, la perspective d'un cadeau faisait son chemin dans les couches les plus profondes de mon cerveau. Une petite lueur d'espoir, si petite soit-elle, fut suffisante pour que je me mette à marcher seul...
Je ne sais si ce que nous vîmes était le fruit du hasard, mais il me dit :
- Ils sont là-bas, ils ont pris un peu d'avance...
Je ne distinguais pas très à qui il pouvait faire allusion, mais j'espérais secrètement que ce fut elle et celui que je considérais déjà comme mon enfant.

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