dimanche 31 décembre 2006

La très véridique histoire du colonel Ortho (219)


J'écrivais. J'écrivais beaucoup. Il me semblait qu'en écrivant j'apprenais beaucoup. Mais je ne ressentais nullement cette liberté que j'avais imaginée. Je n'étais guère créateur que de mes ennuis. Il me semblait être prisonnier de ce qu'ils me racontaient. Ils étaient là à parler et moi à transcrire, non pas dans les moindres détails, c'était impossible, tout allait trop vite. Ainsi au lieu de prendre du recul, j'étais de plus en plus dans l'action, à tel point que la réalité m'échappait. Ce fut encore lui, cet enfant qui, à force de me ressembler me devenait si différent, se mit à me montrer avec insistance le lointain.
- Réveille-toi, ne regarde pas mon doigt, c'est là-bas qu'ils arrivent !..

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