vendredi 4 septembre 2009


- Cher et excellent Maître que j'adore et que je vénère, je vous propose ces quelques globes qu'il vous faudra ingérer à votre bon plaisir pour acquérir pleine connaissances à peu de frais et avec grande économie de temps. Si vous n'êtes pas satisfait, je m'engage à changer leur composition en profitant des observations qu'il vous paraîtra juste de me communiquer. Vous ferez ainsi une suite d'expériences inoubliables dont le mérite sera prouvé par les résultats. Quant à moi je vous garantis que la recette dont je vais donner l'idée et l'usage vous transportera au-delà de ce que vous pourriez concevoir de plus beau et satisfera tout autant votre compagnie, si ce n'est plus que vous-même... Il me semble, si je puis me permettre... enfin quelque chose me dit que vous seriez légèrement... comment dire... moins grand. Se pourrait-il que vous soyez souffrant mon Bon Seigneur ? Dans ce cas il est urgent que vous preniez soin de vous et que vous vous nourrissiez de ce que...


- Je ne suis point souffrant, loin s'en faut et l'on prend bien soin de moi, croyez le bien, mais dites-moi d'abord quel est ce compagnon que vous avez introduit et qui n'eut dû, pas plus que vous même apparaître ici sans voile ? Et puis il me semble aussi, puisque vous vous autorisez quelque remarque personnelle, que votre bosse, selon l'écho qui me parvient, grandirait sensiblement...

- Je n'y puis rien mon Illustre Seigneur, je ne l'ai point introduit, mais il me suit depuis que je suis entré. Il dit aussi vous connaître et même prétend que vous avez commerce avec lui. Comment est-il entré ? je ne le sais, mais si j'en juge selon son aisance il semble bien connaître les lieux. Quant à ma bosse elle se porte bien et je n'y ai remarqué aucun changement.

- On me chuchote à l'oreille de me méfier. Donnez-moi, je vous prie, quelques détails à propos de ces bouchées que vous aimeriez que je mange. Il faut que je vous dise que ne suis plus aussi candide que vous vous plaisez à penser.
Peut-être faudrait-il que quelqu'un goûte à ces mets délicats que me préparez. Donnez-en une à votre compagnon !


- Non mon Maître, je vous supplie de ne point faire cela ! Cela aurait pour cause que je ne pourrai vous faire rapport de ce que j'ai appris et qui est, je le crois, de la plus haute importance.

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