mercredi 9 septembre 2009

« Fermez les yeux et alors seulement vous verrez,
quand disparaissent les attraits
et quand émergent,
venus des profondeurs,

la forme parfaite d'une idée. »


Walid L. Neil





- Vous pourriez penser que la vue d'un aveugle est d'une monotonie infinie. Vous imaginez ce qui n'est pas imaginable. Un ciel gris et nu obscurcit notre regard, certes, mais l'image est trompeuse, vous devriez le savoir. Sous votre ciel si bleu est un spectacle qui vous apparait durant des heures, des jours entiers, des mois jusqu'à votre dernier souffle sans que jamais le moindre doute vous effleure à propos de sa vraie nature. Vos yeux de voyageur parcourent les immensités de notre planète en croyant voir ce qu'en réalité ils produisent d'eux-mêmes. La matière avec laquelle ces images sont faites est la même pour tout le monde. Elle l'est aussi pour moi. Simplement, nous la recomposons de manières différentes. Devant vous, derrière vous, autour de vous, aussi loin que porte votre regard, dans ce monde merveilleux ou nous sommes enfermés, pour moi, rien ne limite l'horizon. Mais tout près de moi, en travers de mes pieds se dressent ce qui me fera tomber et que je ne saurais voir.



- Donnez-moi votre main, Monsieur. Il faut que désormais je vous appelle ainsi, pour ne point éveiller de soupçons. D'une main légère, attentive et réactive, mettez votre bâton par devant vous, balayez à gauche et à droite en veillant à ne point me frapper ou m'écraser. Écoutez ce qu'il vous transmet et en peu de temps vous saurez de vous-même imaginer ce qu'il rencontre.

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