Platon, bien que d'apparence insignifiante n'en est pas pour autant sans culture. Ce qu'ignore encore Socrate. S'il avait su ce qu'avait Platon en tête, peut-être aurait eu un autre comportement.
Platon, bien innocemment pense avec intensité dans une langue qui, non seulement n'est pas la sienne* mais semble bien être d'un autre temps, ce qui fait que ceci pourrait expliquer cela..:
– Pour bien faire notre profit de ce qui est contenu à cette présente histoire: il nous faut en premier lieu savoir quel en est le sommaire. Or l'histoire qui est ici écrite nous montre, comme nous sommes en sa main, et que c'est à lui d'ordonner de notre vie, et d'en disposer selon son bon plaisir, et que notre office est, de nous rendre sujet à lui en toute humilité, et obéissance, que c'est bien raison que nous soyons du tout siens et à vivre, et à mourir: et même quand il lui plaira de lever sa main sur nous, encore que nous n’apercevions point pour quelle cause il le fait néanmoins que nous le glorifions toujours, confessant qu'il est juste, et équitable, que nous ne murmurions point contre lui, que nous n'entrions point en procès, sachant bien que nous demeurerons toujours vaincus, contestant avec lui. Ainsi, comme il le désire : creusons, creusons... Qui sait ? Peut-être trouverons-nous quelque trésor... et puis creuser c'est amusant, ne trouvez-vous pas ?
Ce qui fit que la relation entre Socrate et Platon démarra sous de bien belles augures était que Platon, à l’instar des individus de son espèce,n’était en rien gêné, ni par l’apparence, ni par l’odeur de qui que ce soit. Bien au contraire est-on tenté d’ajouter. Ainsi les mœurs un peu rugueuses et littéralement "mal polies" de Socrate ne le gênaient nullement. Il y voyait une sorte d'exemple suprême.
– Ce sera mon modèle ! avait-il pensé, en lui reniflant le bas du dos...
Platon avait bien observé Socrate grattant le sol. Il avait bien hésité avant d'interpréter de qu'il faisait. Il avait longuement hésité entre faire pipi ou se mettre à creuser une galerie. Or, justement il avait l'humeur plus joueuse que pissotière. Il se mis à creuser "furiosamente".
* d'après un sermon de Calvin
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