lundi 10 avril 2006

Le duende


Soudain, quelque chose le touche, quelqu'un qui tente de parler ne peut le faire et, sans rien dire, s'en va chercher les mots du corps, dans un dédale. Au détour de ses tours il touche au duende, mais gare à son éveil, il peut détruire ; si le déchirement n'est pas mortel, il sera le facteur véritable de tout ce qui, d'humain, dans l'agonie d'un désir, fait vérité, et dans un jaillissement fugace, produit cet art différent, hors technique académique, c'est-à-dire bien au-delà de la muse et de l'ange, et qui est en rapport étroit avec les marécages de la mort.
Ce sujet de l'impossible à dire, est, le plus souvent, sous le coup d'un veto, d'un embargo de la conscience, barré au profit des enchaînements, tantôt savants, tantôt gracieux, parfois aveugles, qui illustrent les avatars des savoirs et des arts académiques.

Le duende, jouer sa vie
Ignacio Gárate-Martinez
Edition "Encre marine"

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