mercredi 14 septembre 2016

14 septembre 2016





Thomas s'était remis à constater son infortune.
 Adâne, un peu triste, se doit de penser avec justesse. Il est bien près de penser qu'il eût dû maîtriser mieux son geste bien que le centre de la cible eut été atteint. Et après tout, passé un certain temps, il se pourrait que cela le remette d'aplomb.
Les souvenirs enfouis, sans l'aide de personne,  un incessant flux et reflux de mémoire rendaient Thomas aussi livide qu'un fantôme et désarticulé qu'une marionnette...  Que de souvenirs...Les mots et les temps se chevauchaient et ce qui fut autrefois étaient présent... Comment s'étonner d'une telle confusion et d'une telle tristesse?

Marchant seul sur un chemin déserté, il soliloque au grand air, confondant gouvernements et ânes sauvages, grands ou petits, tous mis, sens dessus-dessous dans le même panier:

– S'ils avaient été un tant soit peu cultivé et reconnaissant des leçons qu'ils avaient reçu de mon insatiable bonté, si ils avaient une bonne fois été dûment rejetées pareilles natures auraient un petit peu éloigné le spectre de la dictature de la majorité si bien pointée du doigt par Tocqueville. Nous étions bien sept, les sept sages d'un temps non-reconnus mais ô combien important. Que s'est-il passé? Quelqu'un le sait-il?

Il faisait de sa propre dérive, celle de ceux qu'il se mettait à haïr, un intéressant récit. Pas un instant, malgré l'évidence,  il ne se doutait que cette histoire pouvait être la sienne.

Le deuxième danger est de se faire mordre...
Cela sonnait comme une menace...
... pour cela, l'animal sait attendre le moment propice. Le moment où l'homme, hébété, perdu dans la contemplation quasi mystique des images de son enfance, perd toute contenance et se met à sourire béatement, oubliant toute réalité. L'animal, excédé par ce qu'il considère comme un manque de respect visera la gorge. Cela peut être dangereux ou, pour le moins, avoir comme conséquence fâcheuse d’être contaminé par un virus ou autre ânerie dont l’animal serait porteur. Or l’animal, même à l’état sauvage, est un sacré porteur !  

Aucun commentaire: