mardi 6 septembre 2016

6 septembre 2016




Thomas est en alerte et mobilise
toutes les attentions dont ils se sent capable...
Il cherche dans l'azur le moindre courant
qui puisse faire office de passerelle,
si petite fut-elle...

Dans un monde presque plongé dans les ténèbres, c'est du moins sur ce ressort que puisaient leurs énergie une mystérieuse société à laquelle appartenait Thomas, il advint que la lune prit une position un peu surprenante. Elle se rapprocha un peu de la terre et rompit l'équilibre qui s'était établi lors des centaines de milliers d'années précédentes. Cela ne fut pas sans conséquences sur la vie de la totalité des êtres peuplant notre petite planète. Un regain appréciable de lumière, disponible pour tous, mais qui de façon paradoxale faisait se renforcer le sentiment d'une nuit plus noire quand cette lune venait à manquer. Il y eut aussi, était-ce un coïncidence? une agitation des esprits que l'on eu tendance à prendre pour de l'intelligence. Juste avant ce phénomène encore inexpliqué, Thomas, qui n'aimait rien tant voir la vérité de ses propres yeux et la toucher si possible, avait répondu à l'appel discret d'un certain groupe d'hommes qui se disaient éclairés et se reconnaissaient par le truchement de certains signes destinés à rester secrets. Au fil des ans ce groupe avait pris une certaine ampleur et lors des quatre réunions extraordinaires du gouvernement auxquelles Thomas appartenait, tout devait se faire en commun.
Dans la position un peu critique qu'il occupe, l'esprit de Thomas curieusement libre, se laisse aller au fil de sa mémoire et au récit qu'elle propose. Il raconte :
– Dans un louable souci d'égalité, nous avions pour habitude de préparer nos repas tous ensemble de telle manière que des relations s'établissent dans d'autres domaines que les décisions politiques. Comme dans tant de groupes, au début tout allait bien et ce n'est qu'à "la longue" tout se mit à dévier légèrement pour commencer, de manière insignifiante, puis de manière significative, à prendre du jeu. Ce qui est normal, voire même nécessaire... mais, comme chacun le sait quand le "jeu" prend trop d'ampleur ce n'est "plus du jeu" mais de l'écart. Ainsi les diverses propositions ne se discutaient plus dans l'intelligence et la bonne humeur mais dans un esprit de compétition de plus en plus fort et une irascibilité de haute tenue. Il faut dire que le petit groupe du début avait mieux réussi qu’espéré, et peut-être correspondait-il au rêves les plus fous, mais tenus secrets, des plus optimistes d'entre nous. Si nul dysfonctionnement ne fut relevé par écrit dans les nombreux rapports que cet organisme aimait à soumettre à la Grande Mémoire, celle des Vrais Hommes, ce n'est point faute de les avoir constatés. Il faut dire aussi, malheureusement, que certains, plus que d'autres, se mirent à mal vieillir. Et plus que les manquements manifestes, les leurs et ceux qu'ils attribuaient aux "autres", ils supportaient de plus en plus mal le fait que leurs objectifs personnels, bricolés de telle manière qu'ils aient l'impression de constituer un ensemble, n'aient en définitive, à l'instar de leurs carrières respectives, que bien peu avancés. De plus les divergences initiales loin de se résoudre avaient en secret fait un chemin tout en nuances, en apparence du moins, mais qui les menaient par le fond, inexorablement, vers une séparation d'autant plus douloureuse qu'elle avait, par éclatements successifs, presque par surprise, atteint la presque totalité des membres fondateurs ainsi que ceux qui avaient espérés être leurs continuateurs... 

Thomas avait suivi de loin cette réalité qu'il peinait à comprendre tant il était occupé à découvrir celle que sa mission lui imposait et qui, est-ce là l'effet d'un hasard, eut pu donner des réponses à cette crise si les résultats qui commençaient à se faire jour arriveraient à temps pour qu'ils puissent être entendus. Mais pour l'instant , il doit faire face à son propre destin. 

Retrouvant une partie de ses esprits, appréciant toutes les nuances que l'imagination fait miroiter, Thomas, à peine avait-il ouvert les yeux qu'il du se rendre à l’évidence, il tombait de haut. Mobilisant toute l'attention dont il se savait capable, il pris sa décision très vite. Sans plus réfléchir.
– Je ne voulais pas mourir. Rien ne ne me retenait plus sur cet arbre que la mort.

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