“Alexandre d'Aphrodise, au moment de commenter la conception de l'intellect séparé qu'Aristote développe dans le De anima, définit l'intellect par l'adverbe thyrathen, «à la porte» (du grec thyra, porte).
Cela implique que même la pensée est quelque chose comme une porte, que celui qui pense fait avant tout l'expérience d'un dehors et d'une extériorité. Pour Alexandre ce seuil est celui dans lequel l'individu s'unit à l'intellect agent qui le dépasse et le transcende; pour nous, comme le suggère Hannah Arendt dans son livre sur Eichmann, il s'agit plutôt d'une zone de suspension, dans laquelle le discours incessant des images et des mots convenus se trouve interrompu l'espace d'un instant. Et, par l'arrêt de la pensée sur ce seuil, quelque chose comme un dehors, un espace de liberté devient possible.”
Cela implique que même la pensée est quelque chose comme une porte, que celui qui pense fait avant tout l'expérience d'un dehors et d'une extériorité. Pour Alexandre ce seuil est celui dans lequel l'individu s'unit à l'intellect agent qui le dépasse et le transcende; pour nous, comme le suggère Hannah Arendt dans son livre sur Eichmann, il s'agit plutôt d'une zone de suspension, dans laquelle le discours incessant des images et des mots convenus se trouve interrompu l'espace d'un instant. Et, par l'arrêt de la pensée sur ce seuil, quelque chose comme un dehors, un espace de liberté devient possible.”
Giorgio Agamben, Quand la maison brûle, Rivages, page 33-34
– Notre maître nous a-t-il abandonné?
– Non… il voyage…
– Où cela?
– À Venise…
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