jeudi 16 mai 2024

Surgissement

 

« Mais d'un autre côté, il ne peut pas y avoir de bon début, parce qu'il n'existe pas de début du tout, bon ou moins bon. Car toute première phrase concevable est déjà une fin - même si cela continue après. Elle se situe à la fin de milliers et de milliers de pages qui n'ont jamais été écrites: l'histoire antérieure.
Lorsqu'on commence la lecture d'un roman, il faudrait en réalité pouvoir remonter les pages à rebours juste après la première phrase.
(...)
Mais peu importe, cela n'a aucune importance ici, cela fait partie de cette histoire antérieure que tout roman doit mettre entre parenthèses, sans quoi on finit par ne jamais commencer.»

Robert Menasse, La capitale, Verdier poche, p.15




– L'idée que le temps passe est largement répandue.
– L'avez-vous déjà vu passer ?
– Non mais j'en comprend le principe.
– Croyez-vous que nous en soyons partie prenante ou même agissante?
– Cela dépend…
– De quoi?
– Du moment… De ce qui s’est passé avant… et de ce qui se passera… après!




– De même que les points de vue se renversent... tout peut changer quand... les moments s’inversent…


– Comment cela pourrait-il se faire?
– Peu importe comment… cela se fait…
– C’est un point de vue!
– C’est exactement cela… Cela dépend de comment nous voyons les choses… mais… pas uniquement cela… Il y ce que nous percevons…
– Et ce que nous ne percevons pas! C’est logique!
– En chaque mouvement se développe une logique, mais à tout moment peut surgir, par une imprévisible impulsion, un nouveau commencement… qui, d’un autre point de vue, est lui aussi logique…


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