dimanche 19 mai 2024

Îlot fugace

« Le poème, en tant que tel, ne chante pas, mais il laisse venir en lui le chant que le langage a dispersé dans les différentes langues qui le parlent et le rendent vivant. Et c'est aussi à ce titre qu'il travaille et réveille, et spécialement par ses audaces, ses obscurités, ses pertes, la mémoire que toute langue est d'elle-même: si petit soit-il, si éloigné de toute volonté de surplomb qu'il puisse être, il puise dans l'éveil de la langue à elle-même, il est la forme rendue visible et audible de cet éveil.»
 
Jean-Christophe Bailly, Naissance de la phrase, Nous, p.62

 

 
– Il est curieux de considérer qu’en certaines occasions c’est dans cet îlot fugace, précaire et nomade, l’espace du cirque, que l’on peut trouver quelque chose de stable. Une vitalité jaillissante derrière les masques et les paillettes envahit les âmes de ceux qui se sont, pour quelques instants, échappés de ce qui normalement, tout en les isolant, les apaise. 

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