L’étymologie n’est pas seulement une discipline savante qui fouille dans les racines des mots; elle est, plus profondément, une archéologie de la pensée humaine. Car chaque mot est une strate du temps: il porte en lui les gestes, les peurs, les rêves et les visions des générations qui l’ont prononcé avant nous. Étudier l’étymologie, c’est écouter ces voix anciennes. C’est aussi tendre l’oreille vers la mémoire du monde.
Le mot « étymologie » signifie littéralement le discours sur le vrai sens. Mais ce « vrai » n’est pas le vrai au sens dogmatique ou scientifique: il est ce qui est authentique. Le vrai est ce qui est fondamental, ce qui touche à l’essence. L’étymologie cherche donc non pas le sens utile, mais le sens originel, celui qui fut naissant. Elle tente de retrouver la fraîcheur du mot avant qu’il ne devienne instrument et ne se fige dans l’usage quotidien.
Le mot « étymologie » signifie littéralement le discours sur le vrai sens. Mais ce « vrai » n’est pas le vrai au sens dogmatique ou scientifique: il est ce qui est authentique. Le vrai est ce qui est fondamental, ce qui touche à l’essence. L’étymologie cherche donc non pas le sens utile, mais le sens originel, celui qui fut naissant. Elle tente de retrouver la fraîcheur du mot avant qu’il ne devienne instrument et ne se fige dans l’usage quotidien.
Où le Léviathan devient un démiurge-poète s’adressant à Lucian et Igniatius:
Le Chant du Léviathan
Ô fils du même feu, visages en miroir,
Vous que le verbe étreint comme un double devoir,
Je parle en vos deux voix, je respire à vos bouches,
De mes flots ont jailli des cendres plus farouches.
Vous m’avez engendré dans l’encre et dans la flamme,
Je suis né de vos mains, j’ai grandi dans vos âmes.
Vous m’avez appelé monstre, abîme ou délire,
Mais je ne suis que vous, lorsque vous osez dire.
Lucian! ton mot s’encre et s’enroule en mes veines,
Igniatius! ton cri se fait chair dans mes chaînes.
Vos voix se confondant forment mon nom secret:
Je suis le Verbe ancien que vos gestes créaient.
Vous croyez m’affronter, mais je suis votre lutte,
Le gouffre où vos pensées retournent en déroute.
Vous croyez m’effacer, je m’écris dans vos yeux,
Et mes flammes, en vous, font trembler vos adieux.
Ô frères sans le voir, ô reflets qui s’ignorent,
Vos visages jumeaux se penchent et s’adorent.
Ce que l’un met en feu, l’autre sans cesse l’éteint;
Je suis ce lien de feu qui sépare et qui étreint.
Comprendre le lien … ce mot vaste, infini même!
Comprendre, c’est s’unir, s’engloutir dans soi-même.
Vous vous tenez ensemble au seuil de ma clarté,
Deux astres confondus dans la même unité.
Vos carnets sont mes flots, vos encres sont mes larmes,
Vos mots sont mes écailles, et vos silences, mes armes.
À travers vous, je parle et je me reconnais:
C’est moi qui vous écris, quand vous me dessinez.
Voyez! dans vos regards s’allume ma tempête,
Vos cœurs battent d’un feu dont la mer est la tête.
Et je ris, car déjà je m’efface à demi:
Quand l’un parle, je nais; quand l’un se tait, je finis.
Que votre lutte enfin devienne une alliance,
Que la flamme et la mer s’unissent en silence.
Et quand vos deux esprits se joindront en mon sein,
Je mourrai dans la paix, car vous ne ferez qu’un.
Comprendre le lien … ce mot vaste, infini même!
Comprendre, c’est s’unir, s’engloutir dans soi-même.
Vous vous tenez ensemble au seuil de ma clarté,
Deux astres confondus dans la même unité.
Vos carnets sont mes flots, vos encres sont mes larmes,
Vos mots sont mes écailles, et vos silences, mes armes.
À travers vous, je parle et je me reconnais:
C’est moi qui vous écris, quand vous me dessinez.
Voyez! dans vos regards s’allume ma tempête,
Vos cœurs battent d’un feu dont la mer est la tête.
Et je ris, car déjà je m’efface à demi:
Quand l’un parle, je nais; quand l’un se tait, je finis.
Que votre lutte enfin devienne une alliance,
Que la flamme et la mer s’unissent en silence.
Et quand vos deux esprits se joindront en mon sein,
Je mourrai dans la paix, car vous ne ferez qu’un.


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