samedi 9 mai 2009


- J'étais presque certain d'être le seul à observer le halo de lumière qui émanait de sa chambre si ce n'est de lui-même. Je l'imaginais, méditant pour le bien de notre Haute et belle cité. Cette situation avait fait naître en moi une sorte de lien personnel entre lui et moi. Je savais fort bien que ce que je faisais était proscrit. Aucun de nous n'avait le droit de jeter un regard sur la vie privée de "Notre Grand et Sage Bonpapa". À cette pensée, je fus pris par un sentiment confus où se mêlait la honte et la curiosité, je baissais le regard. Cependant je crois qu'à ce moment-là, malgré l'interdit qui taraudait mon esprit, je ne pouvais m'empêcher de souhaiter ardemment qu'il parut à sa fenêtre. Conscient du danger qu'il y avait de rester où j'étais, je me mis à contourner le palais et j'arrivais bientôt face à la façade située au Levant. Au loin, déjà, quelques oiseaux chantaient. Le jour n'allait pas tarder à se montrer.
Quand je regardais à nouveau en direction de ses appartements, je vis une ombre qui regardait par la fenêtre.
Mon vœux était exaucé. J'étais ému de partager un peu de l'intimité de ce grand personnage et je me mis à trembler. Je ne sais pourquoi, il me semblait incarner une solitude que je croyais être le seul à posséder. J'eus l'audace de penser que nous nous ressemblions. Ce qui était absurde tant nous étions différents de corps et surtout de fonction.
J'eus très vite la certitude qu'il me voyait, lui aussi. Mais très, j'eus le sentiment qu'il n'était pas le seul à m'avoir vu.

Aucun commentaire: