lundi 2 janvier 2017

2 janvier 2017

"Dans ce monde où la vie éclate en toutes chose"*...

Pendant qu'il est encore temps, Platon, indifférent aux fêlures qui se forment sur le socle rocheux de toutes vies et à ce curieux calendrier qui dicte le rythme de nos vies, profitant des forces obscures venues des profondeurs, continue joyeusement et vaillamment son voyage.
D'ailleurs, a-t'il vraiment le choix?

– Le temps n'est pas chose facile à comprendre
et la plupart d'entre nous ne cherche rien de ce genre...


 – Pour chacun d’entre-nous, les faits montrent qu'il nous est facile de se passer de cette compréhension... Quelle que soit celle-ci, le temps passe. Nous sommes de penser comme il nous plaira et il en est de même pour quiconque déciderait de penser... Ainsi le temps serait animé d'un mouvement qui nous échappe... et pourtant, si j'en crois le discours le plus banal, nous pourrions "prendre" le temps... comme si le temps était un vulgaire objet que nous pourrions
"prendre" en mains...
Et nous pourrions alors, aussi bien, le "perdre"...

– Je comprend cela mais il me semble pourtant que ce n'est pas ce qu'ils montrent, à leur insu peut-être...
– Qui sont "ils" et que veux-tu dire?
– "Ils" sont le monde... en tous cas celui dont ils sont conscients et je veux dire que c'est aussi une chose bien particulière que cette habitude... disons un peu ridicule... de dire qu'à une certaine date une année commence... et naturellement qu'une autre finit. Nous savons tous deux que le temps n'est pas cela. Nous le savons, mais nous ne savons pas comment il fonctionne et comme tout le monde nous espérons qu'il fasse une sorte de pause, peut-être une cassure pendant laquelle nous pourrions agir en dehors de ce temps...  et de là, formuler ces vœux qui dans le temps seraient impossibles ou presque…


* Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant

Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :

Des forces que tu tiens ta liberté dispose,

Mais de tous tes conseils l'univers est absent.



Respecte dans la bête un esprit agissant : 
...
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;

Un mystère d'amour dans le métal repose :

"Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !



Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie

A la matière même un verbe est attaché ...

Ne la fais pas servir à quelque usage impie !



Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;

Et comme un œil naissant couvert par ses paupières,

Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !

Gérard de Nerval, Vers dorés

Aucun commentaire: