mardi 3 janvier 2017

3 janvier 2017

"Les recherches insensées sont parentes
de découvertes inconnues"*


 À la façon des gouttes de mercure qui s’écoulent, les idées suivent des chemins difficiles à anticiper. Qu’elles aient ou non des visées d’emblée pratiques, elles se répandent, se fragmentent, se retrouvent pour former de nouvelles confluences ce qui rend leurs destins imprévisibles.**




– Savez ce qui m'est arrivé?
– Comme le port voit arriver le bateau... Non, je ne vois pas.
– Il n'était point passé plus d'une demi-nuit que nous avions passé à converser le plus sagement qu’il fut possible, quand il nous advint quelque chose que ne ne parvenais point à m’expliquer. Nous étions là assis et je n’avais pas le moins du monde le sentiment de m’être mal gouverné ni que nous ayons prononcés quelques mots inconvenants, même pas de "subtiles arrogances", mais je sentais que les événements de cet instant ne seraient pas sans conséquences… J'entendis comme un claquement de doigt puis une longue plainte rauque et profonde, tout à la fois, presque imperceptible et dont l'écho semblait ralentir les rythmes rocailleux et fugitifs apparaissant et disparaissant sans que pour autant elle paraisse moins présentes. C’est alors que, sans que nous l'ayons souhaité, la roche, à nouveau, exactement comme en cet instant, s’ouvrit sous nos pieds… J’essayai en vain d'y échapper... La seule chose qui disparu fut l'ensemble de mes pensées. Ne subsistait que mes sensations et la joie qu'elles me procuraient...




* Paul Valéry

** Etienne Klein, la Conversation scientifique, France Culture, 31 décembre 2016 

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