« Il y a aujourd'hui tout autour de nous une espèce d'évidence fantastique de la consommation et de l'abondance, constituée par la multiplication des objets, des services, des biens matériels, et qui constitue une sorte de mutation fondamentale dans l'écologie de l'espèce humaine. À proprement parler, les hommes de l'opulence ne sont plus tellement environnés, comme ils le furent de tout temps, par d'autres hommes que par des objets. Leur commerce quotidien n'est plus tellement celui de leurs semblables que, statistiquement selon une courbe croissante, la réception et la manipulation de biens et de messages, depuis l'organisation domestique très complexe et ses dizaines d'esclaves techniques jusqu'au "mobilier urbain" et toute la machinerie matérielle des communications et des activités professionnelles, jusqu'au spectacle permanent de la célébration de l'objet dans la publicité et des centaines de messages journaliers venus des "mass media", du fourmillement mineur de gadgets vaguement obsessionnels jusqu'aux psychodrames symboliques qu'alimentent les objets nocturnes qui viennent nous hanter jusque dans nos rêves.»
Jean Baudrillard, La société de consommation, 1970, éd. Denoël,p.17-18
– Ce qui précède conditionne-t’il ce qui sera présent ? En d’autres termes: y a-t-il quelque chose, une idée, un concept qui préparerait la venue au monde de l’objet?
– Si oui, alors on pourrait parler de magie...
– Comme si le monde était le résultat d’une formule ?
– C’est un peu cela
– Comme si le monde avait été créé
– C’est cela.
– Comme si quelqu’un l’avait créé
– On pourrait dire cela.
– Vous avez de drôles d’idées.
– D'autant plus que l'on peut dire, d'une certaine manière, que c’est vous qui m’avez mis cette idée en tête...
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