lundi 4 février 2019

(4) De prime abord




"De prime abord, l’idée que le jeu possède une portée ontologique semble déconcertante. En effet, le jeu ne représente-t-il pas justement ce qui n’engage que de façon limitée et temporaire? Certes, il y a bien des jeux d’argent ou d’honneur qui engagent la vie même des joueurs, mais «mourir» dans un jeu est le plus souvent synonyme de «perdre» et sitôt mort, la seule chose qui reste à faire est de rejouer. Le jeu n’est-il pas le symbole du futile (ce sont d’abord les enfants qui jouent), de l’« ici et du maintenant» (la partie se joue sur un terrain délimité par des lignes et dans un temps imparti), de l’invention (les règles ont une part d’arbitraire)?

Nazim Fatès, Turing et la dimension ontologique du jeu

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