vendredi 22 septembre 2023

Alors que

 

 Il est doux, sur la vaste mer
Alors que les vents agitent les flots
De regarder, depuis la terre,
Le grand labeur d’un autre
Non parce que c’est un plaisir agréable
Que quelqu’un soit tourmenté
Mais parce qu’il est doux
De voir
A quels malheurs
On échappe soi-même.*




Curieusement, Platon l'Ancien, face au Roi Lyre, au plus profond de son royaume, se sent pousser des ailes et son esprit s’envole.

– Comment faire pour expliquer le surgissement de la liberté?
– Bien avant cela, ne faudrait-il pas déjà savoir ce que ce mot recouvre? Ou pourrait faire découvrir...

Platon, dès son plus jeune âge, se rend compte que les êtres humains ne sont guère plus qu'une vague s'échouant sur une plage. Chaque vague est constitué d'une nuée de gouttelettes d'eau, toutes semblables si l'on excepte leurs tailles et, peut-être, ce qu'elles transportent. Mais, si on les considère comme un tout, ensemble, elles forment une masse qui les rend indistinctes. Leur mouvement les rend plus forte, mais n'est-ce pas ce même mouvement qui les poussent à retourner d'où elles viennent après que lourdement elles se soient allongées sur la plage. L'esprit de Platon, encore enfant, ne cesse d'être agité par ces vagues permanents dont il peine à extraire quelques gouttelettes isolées qui, libérées de la bêtise collective, auraient peut-être la possibilité et l'imagination de parler de cette force qui les animent.





* Lucrèce, De Natura rerum, II

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