L’aura du doute

 

Comment se parer du vrai et du faux… ou… séparer le vrai du faux, comme le feu de l'eau?
Platon, comme chacun, sans le savoir, est double. Rien à redire à cela... C'est banal. En douter serait la vraie question... Mais douter, en surface, est tout aussi facile que banal... Qu’en serait-il en profondeur?

Comme chaque jour, Platon l'Ancien, rédige. 

"Aujourd'hui, je suis dans l'inconfort et l'apaisement le plus parfait qui puisse être. Tous ces discours flamboyants aux mots innombrables, sont comme l'étaient ces plumets de feu sortis des profondeurs: tremblants, menaçants et instables. Accompagnés de leurs innombrables gardiens d'écume, gardiens des lumières au-dessus des ténèbres, fumets de vœux pieux, cortège de souhaits enrobés de bienveillance, plantés et planant dans la sauce de l'oubli ou dans l’atmosphère pesante et sucrée des liturgies, me paraissent comme autant de fumerolles dans la main d'un imposteur… ou, plus grave…d'une imposture...
Les choses vont de soi...
Les choses doivent aller de soi...
Qui a jamais compris ce que veut dire cette expression: «Aller de soi»?  
Quand et comment a-t-il été décidé, de fait, que réfléchir, raconter, chercher ou étudier était à considérer, plus ou moins, comme "non conforme" aux intérêts généraux? Pour quelles raisons mystérieuses cela s’est-il fait... et continue de se faire?

De trop vastes questions… sans doute. Il n'est rien d'aussi infidèle qu'un récit ou une image. Mais y a-t-il d'autres moyens pour accéder, ne serait-ce qu'un tout petit peu, même de très loin, à cette entité étrange nommée vérité?"