mardi 6 juin 2023

Auteur

 Si «La dissimulation consiste à faire comme si ce qui est n’était pas, et la simulation à faire comme si ce qui n’est pas, était»*, il convient de comprendre que ce qui est envisagé ici dans le cadre d’une distinction portant sur l’apparaître et le dissimulé renvoie à une racine ancienne et profonde. Cette définition de la simulation et de la dissimulation invite à penser une transgression pratique du partage entre les deux grandes catégories logiques et métaphysiques de l’être et du non être. Il s’agit d’une manière de voiler l’être et de donner corps au non être d’une manière qui échappe au clivage du vrai et du faux, tel que l’envisage l’Aristote de la Métaphysique, selon lequel «dire de l’être qu’il n’est pas ou du non être qu’il est, c’est le faux».


Jean-Luc Martine, Fiction de la rhétorique et rhétorique de la fiction  


Loin des coulisses secrètes du Grand Théâtre, bien calé dans son fauteuil au milieu de tous ces êtres grimaçants, Julius Veervoort, plus que se sentir perdu, ressent profondément le fait qu'il s'absente à lui-même. Il n'a jamais su vraiment ce qui se passe, mais aujourd'hui plus qu'hier encore, il perd la notion du temps. Son esprit éveillé par le récit, peut-être, s'est mis à voyager. Il ne se demande plus s'il est spectateur ou acteur. Brusquement, comme une évidence, il sait qu'il est l'auteur de son histoire... Ce qui ne l'arrange pas vraiment...


* Aristote, Métaphysique

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