lundi 5 juin 2023

Échos

 

« À partir des jeux discursifs par lesquels le récit représente la parole persuasive en même temps qu’il s’agence lui-même comme un discours destiné à convaincre, on peut envisager la manière dont s’instruit le procès du langage. Ce double espace judiciaire (discours de procès et procès des discours) permet de considérer la catégorie de l’éthos (des mœurs) en la rapportant à deux tensions, une tension interne qui partage la notion entre l’éthique et le mensonge efficace, et une tension externe qui résulte du dédoublement des régimes discursifs: éthos de personnages et éthos du texte. Le mouvement que le texte invite à suivre part de l’éthos représenté dans la fiction du discours rhétorique (celui des personnages qui discourent) pour tenter d’envisager un éthos de la représentation elle-même.»

Jean-Luc Martine, Fiction de la rhétorique et rhétorique de la fiction 


Entre deux murs épais, faits de blocs énormes de plus d'un mètre de long sur 60 cm, rugueusement taillés, mais poli par la pluie et l’usage en certains endroits, l'enfant sent sous ses pieds l’aridité de la montagne qui au loin le surplombe. Sur les vagues du lac avait traversé ce qui devant lui s'allonge. Entre ces deux murs, mémoires immobiles, temps compressés, habilement juxtaposés, un peu plus bas, d’autres pavés en pente sur lesquels reposent les bateaux endormis. Les vagues, le vent et la pluie avec le temps, avaient rongé le ciment de jointure et formé une minuscule faille qui présentait pour l'imagination d'un enfant, la forme inconnue, sous certains angles presque un visage, d'un gouffre profond duquel pourrait rejaillir sans problème toute forme de vie...


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