vendredi 16 juin 2023

Sombres effets

 


« Ne suis jamais le sentier de la facilité que te proposent les frères de l’obscurité. Parce que ce sentier te conduira à la diminution et à l’extinction de ta lumière.»





– Tous les murs étaient rouges ou verts, rehaussés d’or et recouverts plus ou moins de lourdes tentures bleues, rouges ou vertes. Sans cesse elles changeaient. Sous nos pieds, le parquet était de ce genre de bois rougeâtre foncé qui est conçu pour ses qualités acoustiques, mais dont personne ne sait ni ne s'aperçoit, hormis lors des longs moments d'applaudissements où l'on perd la notion des convenances et l'on se met à taper sauvagement des pieds, qu'il est là pour amplifier ses propres mouvements... Sur ce sol était une rangée de fauteuils tendus de velours rouge, dont l'ossature boisée transmettait avec précision le roulement martial du parquet, et sur l'un d'eux j'étais. Je m'appelle Julius et j'ai quarante-deux ans. Totalement enfoncé dans le velours cramoisi, je joignais les extrémités de mes doigts et je commençais de compter les minutes qui me séparaient de la prochaine éclipse de temps. Celle qui me permettrait de pénétrer dans les coulisses de ce théâtre dont je commençais à ressentir secousses, trois coups gigantesques suivis d’intempestifs tremblements et de sombres effets... 


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