dimanche 20 juillet 2025

 
“The thickets became thicker as we advanced, where oaks, twisted and contorted with age, intertwined their boughs overhead, shutting out the daylight, and yielding passage only to the narrowest of paths. Here, nature seemed almost to repel the visitor, wrapping herself in shadows and mystery, as if wishing to guard her secrets from human intrusion.”
 
William Gilpin, Forest Scenery
 
« Les fourrés devenaient de plus en plus épais à mesure que nous avancions, où les chênes, tordus et contournés par l'âge, entrelaçaient leurs branches au-dessus de nos têtes, occultant la lumière du jour et ne laissant passage qu'aux sentiers les plus étroits. Ici, la nature semblait presque repousser le visiteur, s'enveloppant d'ombres et de mystère, comme si elle voulait préserver ses secrets de toute intrusion humaine.»
 
 

 
 L'arbre lui-même était un jardin. Il y poussait une variété infinie de plantes sur lesquelles se développaient un nombre infini d'organismes vivants. Tout cela formait un monde inaccessible pour qui la norme était une frontière.
 
« Ne ris point, chevalier, si ton destrier te semble chétif: souvent la plus humble monture porte plus loin que le plus orgueilleux coursier. Car la grandeur n’est pas en ce que tu montes, mais en ce que tu acceptes de suivre.»
Or, dit le sage:
«Nul chevalier ne doit dédaigner monture, quelle qu’elle soit, ni mépriser chemin, si étroit ni obscur qu’il paraisse. Car souvent est plus preux celui qui se courbe pour franchir la porte étroite, que celui qui chevauche fier sur les grands chemins. La grandeur, seigneur, ne se voit mie aux armes étincelantes, ni à l’ombre portée sous le grand soleil, mais au cœur qui endure et consent à l’épreuve sans rire ni murmure.
Et s’il t’est donné pour compagnon bestiole plus petite que ton orgueil, sache qu’il te soumet non pour t’abaisser, mais pour éprouver ton âme et mesurer ton pas.
Car bien sait le Très Haut: il est parfois plus noble de suivre l’âne que de conduire le destrier.»
Alors le chevalier, tout pensif, répond:
« Mais, maître, comment se peut-il que suivre telle bête, si humble et dérisoire, ne soit point honte et déshonneur? Est-ce point folie que d’abaisser ainsi l’écu et la tête?»
Et le sage, qui estoit moult habile à voir l’orgueil sous le heaume, reprit doucement:
« Fol est celui qui croit que grandeur s’appuie sur hauteur. Seigneurs et palefrois tombent ensemble dans le précipice, car plus est haute la chute que monte l’orgueil. Mais celui qui s’incline devant la chose menue, et l’accepte pour guide, franchit portes invisibles aux yeux du monde.
Sachez-le bien: tout chevalier qui refuse la petitesse refuse son propre salut. Car l’épreuve n’a point visage. L’ange lui-même se cache sous le haillon du pauvre.»
Le jeune homme, entendant cela, eut le cœur serré et demanda:

« Mais, maître, et si l’on me raille? Si l’on me prend pour fol?»
Le sage alors sourit, et dit :

« Chevalier errant, c’est le plus sûr signe que tu suis la bonne voie. Car jamais ceux du monde ne saluent le chemin du cœur. On raille celui qui suit l’âne. Mais l’âne va là où nul cheval n’oserait poser sabots. Et à la fin du sentier, c’est l’âne qui entre au royaume, et le cheval qui reste à la porte.»
Et sur ce, le sage se tut, laissant l’écho seul porter la leçon. 

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