lundi 24 décembre 2007

L'attente


Les deux jeunes hommes ne me restèrent pas longtemps inconnus. Ils étaient à l'image de Julius. Cette troublante "mimesis" me mis mal à l'aise jusqu'à ce que certains détails ambigus dans les infimes mouvements de ceux que je considérais comme des acteurs me firent comprendre que ceux-ci n'étaient autres que Rosa Et Sophia. Elles avaient coupé leurs leurs cheveux, quitté les rouges chatoyants de leurs drapeaux, revêtu le costume convenu du marin et semblaient en extase devant l'horizon.
La terre nouvelle et merveilleuse que j'envisageais et que peut-être elles guettaient si loin de moi, s'éloignait de telle manière que je n'avais plus aucune certitude d'un avenir qui pu s'ouvrir sur un bonheur que je voyais perdu à jamais. Comme si le fait de voir Julius projeté comme un adulte, vivant dans un monde qui se refuse à moi, me faisait comprendre que le monde qui me fuyait était précisément le monde qu'elles attendaient.
À la manière du marin qui scrute l'horizon, elles attendaient de voir apparaître une terre nouvelle à l'horizon :
"L'ignorance scintillante, mystérieuse alchimie du mariage des faits et des sens, voyage sur l'aveuglant miroir dansant de l'océan."*

* Julius ou le Théâtre de l'Illusion

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