mercredi 5 décembre 2007

"Tout vient à point pour qui sait attendre"


René Mariolle, en principe, n'existait pas dans notre brave et vénéré système dont il se fichait éperdumment et ne se gênait pas pour le dire.
- Je ne suis, tout comme vous qu'une parcelle infime de ce que je peine à connaître et dont je suis, nous sommes, à la fois les maître et les esclaves confondus.
Rien de ce que nous disait René Mariolle n'était facile à comprendre.
- C'est le destin de tous les ânes que d'essayer vainement de tout comprendre ! nous répondait-il quand nous avions le courage de le lui dire.
"Tout vient à point pour qui sait attendre". Le calendrier de votre vie est inscrit à l'intérieur de vous-même et vous ne le connaîtrez que jour après jour et quand vous saurez le comprendre, il sera trop tard... Méfiez-vous de prendre soin de lui et de ne point l'oublier.
Il avait mis au point une méthode d'enseignement bien particulière et particulièrement non conforme aux instructions en vigueur. Et la vigueur, sous-entendu de l'État, en ce temps-là, prenait tout son sens et ne se gênait, pas plus que René, de se manifester sans aucune retenue.
Quand j'écris que René Mariolle, en principe, n'existait pas, je veux dire par là que personne, hormis nous élèves de sa classe, ne le connaissait ni ne se doutait de son existence. Nous avions une vague idée de ce qu'il était réellement mais nous n'osions en parler tant le sujet était considéré comme dangereux. Le fait est qu'il maniait le Bâton aussi bien que l'archet et le verbe. Aucun des deux, pas plus que le troisième, même s'il savait le rendre discret, ne le quittaient jamais.
- Action par le verbe, réaction par les mots et conclusion par le bâton ! disait-il en souriant.

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