mardi 25 décembre 2007

Nous retenions notre souffle


Malgré tout et pour des raisons qui m'échappaient autant qu'à celui qui me lit aujourd'hui nous restions un groupe uni. Pour des raisons très diverses, et pour certaines assez lamentables, nous ne pouvions faire autrement. Nous étions, pour des raisons tout aussi diverses, activement recherchés. Je pouvais le savoir en lisant les messages si intelligemment codés dans les journaux qui nous parvenaient flottant sur les eaux comme des bouteilles jetées à la mer. Les deux personnages qui nous avaient suivis le jour de la représentation théâtrale n'avait pas complètement perdu notre piste. Il m'arrivait de les reconnaître au loin sur une des digues paralèlle à la notre. Lorsque c'était le cas, nous entrions alors précipitemment dans la maison et nous nous cachions dans le décor que nous avions conçu à cet usage. Au risque de paraître orgueilleux nous avions bien travaillé et je crois bien qu'il eut fallu un être remarquable pour que la mise en scène fut découverte. C'est ainsi que le jour où les deux accolytes entrèrent dans la maison, nous nous étions confortablement installé dans notre cachette et si un événement des plus curieux et le plus surprenant n'était survenu, nous n'aurions jamais été découvert...


Quelques instants après que les policiers aux sourires trompeurs, les plus affûtés et les plus redoutés du territoire, soient ressortis, que l'événement eut lieu. Dans la pièce où nous étions réfugiés, un voile très fin, trompe l'oeil parfait issu des mains si habiles de Rosa, nous séparait d'eux. Nous retenions notre souffle, attentifs au moindre bruit.


Dans une atmosphère lourde d'une tension rarement égalée, l'une de mes compagnes que je croyais être Sophia, sans le moindre bruit, comme un soleil se couche lentement se mit en boule sur le plancher. Son visage écarlate ne présageait rien de bon. Sans que nous ne puissions faire le moindre geste, nous la vîmes tourner la tête vers le ciel dans une position qui nous fit mal, tant cette position était des moins naturelles. Je crus, sans aucun doute, que sa nuque était brisée. Elle devint aussi blanche que neige...

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