mardi 11 décembre 2007

Brêche-cousue

Je n'étais pas le seul à avoir remarqué la présence de Julius. Sophia, qui semblait complètement absorbée par son chant, l'observait tout autant que moi. C'est dans la forme particulière de son langage qu'elle me transmit ce qu'elle avait ressenti à ce moment-là.
- "Si ce mutant Brêche-cousue ne me fente, il ne peut pas me débrutir. Il falloit que par mes mains je m'émoussure de lui."
La simplicité n'était pas la forme en vigueur dans les tournures de Sophia. On peut avec une certaine expérience-qui ne garantit rien-traduire ce qu'elle dit alors par:
- Si ce muet qui se mue sans un regard ne me voit, il ne peut pas ne pas me sentir. Il faudrait que de mes mains je m'assure qu'il a raviné dans mes pensées.
L'apparition du langage de Sophia reste un mystère que la pauvreté de mes mots ne peut pas expliquer en profondeur. Les tournures de Sophia restent marquées par du surnaturel qui échappe souvent à notre compréhension logique. Aussi, ce matin-là, je suppose qu'elle a su parler à son cœur plutôt qu'à son cerveau.

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