lundi 31 décembre 2007

Comme deux chats à l'affût


Tout en essayant de mettre un peu d'ordre dans mes pensées dispersées, je les entendais.
- Regarde cette petite chose à alphabétiser commence à penser. Dans peu de plein-temps elle se décroîtra à réguler... Il ne lui manque que la jactance.
Domitius ne semblait pas convaincu.
- Je minervois derrière ta barrière que tes cranasses passions sont belles illusions. Cette estampe poupée, temporairement priapée de surcroît, est capable de nous faire sourire certes, mais sans plus. Je crois, par ailleurs, que nous ne devrions guère renforcer ce penchant naturel qui nous pousse à cet acte insensé : voir en cette chose la continuation de nous-même. Nous ne sommes plus des enfants Maréchal et nous devrions peut-être passer à des choses plus sérieuses. Notre temps, monstre corrompu, nous est compté et si nous ne retrouvons pas Julius...
J'étais partagé entre l'envie de parler et ainsi de leur montrer que je n'étais pas cette chose qu'ils pensaient et l'envie de me taire et ainsi d'en entendre davantage. J'avais peine à comprendre comment, par moment cet parler vulgaire qui ressemblait étrangement à ce lui de Rosa et de Sophia, se "rétablissait" insensiblement et sans effort apparent, retrouvant ainsi la ligne que nous nous efforcions de suivre dans les hautes sphères. C'est à peine si je réussis à garder ma langue immobile et malgré moi, bien que je n'eusse rien fait pour cela, un mot, un tout petit mot, comme un petit coup de vent vent soulève quelques feuilles mortes, soulève ma langue et s'échappe sans espoir. Le rattraper était chose impensable... Avant même que je ne l'entende vraiment, Domitius et Maréchal s'étaient tus et comme deux chats à l'affût, s'étaient immobilisés, la patte en l'air...

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