dimanche 14 août 2016

14 août 2016

Divine providence
 Épisode 214



Quand la petite larme atteignit la base de son pétiole, celui-ci se gonfla de sève. C'est alors qu'apparut une deuxième feuille, toute semblable à la première, plus petite, mais qui grandit à une vitesse prodigieuse et douée des mêmes capacités que la première. En même temps était apparut un renflement entre le deux pétioles. Un minuscule halo lumineux semblait émaner de sa peau diaphane. 



 – C'est ce que nous pensons déjà connaître
qui nous empêche d'apprendre...*
Pourquoi s’étonner,
devant tant d’exemples divergents et contradictoires,
qu’il y ait encore quelque part, à foison parfois, tant et tant
de découvertes prêtes à nous égarer ?
Encor faudrait discerner entre
ce que que nous voyons,
ce que nous savons voir et 
ce qui se donne à voir... 


Thomas dira plus tard:
On dit que grâce à la méthode géométrique on peut projeter l'espace à trois dimensions sur une surface à deux dimensions, et donner une véritable impression de profondeur. Depuis ma découverte, après que j’eusse vécu ce que peu à peu vous allez connaître à votre tour, chacun selon vos aptitudes, vos convictions, vos titres et qualités, j'avais eu l'impression qu'une dimension supérieure s'était ajoutée à ma vie, mais que par une sorte de magie elle était incommunicable. Alors, à ce sujet, dès ce moment, plus jamais je n'ai  répondu à aucune sollicitation du monde et surtout du monde de l'apparence... Enfin, c'est ce que je croyais alors... Il faut dire que j’étais passé par des moments très difficiles. Ce qui me sauva fut une autre découverte. Au-delà des querelles et chapelles, je n’écrirai rien de plus sur ce sujet. Grâce à la presse et à la télévision, j'avais acquis une certaine popularité, mais j'avais aussi récolté, après tant d’autres, une très riche collection d'attributs blessants : mythomane, imposteur au long cou, infidèle ravi de la crèche, rat botté ou aussi étrange qu’oxymore et constipé rabelaisien voire même constipé calviniste. Comme si l’on ne pouvait être autre chose que ce que l’on est..
me disais-je alors..
Je me tournais alors vers l'image, me disant que même si je n'étais guère un bon orateur, je pourrais, à force de travail, trouver un moyen de mener le lecteur courageux vers le difficile chemin de l’interprétation. Celui sur lequel l'auteur n'a plus guère d'influence, celui sur lequel les sortilèges de la mémoire en constituent le danger et le trésor. Le moyen et le but... 


* Gaston Bachelard

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