mardi 16 août 2016

16 août 2016

Divine providence
 Épisode 216

Où l'on s'apprête à découvrir que le travail de l'ombre est une chose prévisible,
néanmoins d'une subtilité sans égale...


Une chose est sûre, Thomas, las de ses rapports tumultueux
avec sa hiérarchie, est désormais conscient,
mais en a-t-il jamais été autrement,
qu'il est considéré comme une mauvaise herbe
qui ne doit pas se répandre. Ayant eu confirmation du fait
que rien de ce qu'il pourrait dire désormais
ne passerait le mur épais de la censure,
sous le vague prétexte d’éviter l’éclatement de notre communauté,
il se laisse aller à ce qu'il appelle l'émerveillement.
En proie à une légère ivresse dont il ne veut pas identifier la cause,
il veut croire à la beauté qui s'offre à lui.
– L'émerveillement est un sentiment qui nait de l'émotion que je ressens quand quelque chose m'arrive et que tout mon être se sent vivant et accepté dans ce mouvement qui se nomme la vie...
– Comment ai-je pu croire un seul instant à ce qui a rempli toutes ces années...

À l'instant où il se posa et disparut, une feuille apparaissait sur une des racines placées légèrement en contre-bas. J’étais agréablement surpris, tout ce mouvement m'avait distrait de mes pensées. J'étais comme un enfant face à une sorte de petit miracle. Ce n'était pourtant rien qu'une feuille banale, mais elle me plaisait et semblait m'inviter à la cueillir. Ce que je fis. Je repartis avec elle. Chemin faisant, je me mis à la humer. En même temps que des odeurs fort diverses, apparaissaient des images... Je pensais soudain que cette petite feuille aux capacités si intenses allait disparaître. Je pensais à sa mort prochaine due à mon geste. J'en arrivais à regretter de l'avoir cueillie. Quand je me retournais pour revoir l'arbre au pied duquel je l'avais cueillie, je ne vis plus rien...

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