mercredi 24 août 2016

24 août 2014


Thomas, jeune ethnobotaniste par intermittence,
ne peut s'empêcher de penser.
– Cette formulation est inexacte, se dit-il souvent. On confond souvent l'acte de penser avec le fait que ces pensées nous envahissent sans que pour autant elles aient été invitées. Dans ce cas, ce n'est donc pas moi qui pense mais moi qui suis pensé...



La rencontre de Thomas avec Adâne eut lieu dans le plus grand secret. Sachez seulement que cette rencontre ne fut certainement pas le fruit du hasard et que les plantes eurent leurs rôles à jouer dans cette histoire. Ménagez votre imagination, elle n'est point nécessaire. Le moindre des organismes recèle des mécanismes à vous couper le souffle.

– Il n'est point nécessaire de tout connaître pour comprendre et si parfois il arrive que la complexité des choses vous égare, alors souriez encore et imaginez que cet égarement est une vraie chance...

Ce fut la première chose que lui enseigna celui qui allait devenir son meilleur ami et la deuxième ne fut pas moins surprenante.
– Au-delà de la barrière des espèces, il existe un royaume où les accord ne sont pas de vains mots.
 Dès le début de leur compagnonnage, Adâne eut sa sensation bizarre voir dans les yeux de Thomas se créer des sortes d'absences. Il ne sut si cela était dû à une présence singulière qui n'appartenait pas à leur présent ou au contraire si c'était une sorte de vide qui s'installait en lui, comme s'il avait déserté son propre corps. Petit à petit, il en vint à la conclusion que toutes ses suppositions étaient vraies. De cas en cas ce n'était jamais tout-à-fait la même chose. Certaines fois c'était un lieu qui prenait possession de l'endroit où ils se trouvaient et d'autres fois c'était Thomas qui s'absentait pour rejoindre un lieu de le lointain de ses pensées. Ils en vinrent à pouvoir discuter en toute confiance de ces phénomènes étranges et Adânre dut en convenir, lui-même sans qu'il s'en doute le moins du monde fonctionnait de la même façon. Pour lui, même si la surprise fut grande , cela ne le troubla point. Au contraire il s'en amusa beaucoup. Et cela devint comme un jeu auquel avec patience ils s'adonneraient avec passion. Ce qui leur fut amplement profitable.
Thomas savait qu'une partie de son lointain passé vivait en lui et ne lui permettait pas toujours de vivre le présent comme il eut fallu.
Curieusement il dut convenir que le métier qu'il exerçait était probablement une sorte de subterfuge qui lui permettait  de voyager dans le temps et dans l'inconnu sans qu'il eut à justifier ou surtout à se justifier lui-même.

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