dimanche 28 août 2016

28 août 2016

Sur le moment je n'en avais aucunement conscience, mais plus tard le fait se révélera dans toute sa crudité: je n'étais pas moins impliqué qu'eux dans ce mouvement qui allait nous amener "Dieu" sait où...




Sans que nous ne fassions rien d'autre que d'écouter l'histoire assez prodigieuse de ce petit être si surprenant, le ciel s'est dégagé en même temps qu'une subtile odeur, bien différente de celle qui nous avait amené jusque-là, est montée à nos narines et naseaux. J'avais peine à retenir mes deux compères, irrésistiblement attirés par ces feuilles que nous voyions grandir à vue d’œil et qui constituaient pour nous trois un mystère. Certes je crois aujourd'hui que le mystère était pour chacun de nous fort différent... ce qui, en soi, constituait un autre mystère tout aussi intéressant. Un mystère d'autant plus surprenant que, où que nous allions sur cette terre, tant de mystères sont considérés comme étant de simples banalités... Plus tard, Thomas insistera beaucoup dans ses rapports, sur le simple fait d'en parler. Pour lui, parler est le premier de ces mystères. Bien avant les grandes questions qui engendrent le fait de parler, là encore réside un autre mystère : l'antériorité de la question ou de la cause, il insistera, non pas sur "ce" qu'il dit mais sur le fait qu'"il" dise. Naturellement, ce fait ne concerne pas que lui-même, mais de la capacité de tous. De fait, nous vivons de mots, mais la plupart du temps, à force d'habitudes et d'automatismes, ceux-ci sont creux, comme privés d'une sève régénératrice, dira-t-il après tant d'autres. Et, après avoir consacré tant de temps à l'étude du langage et du comportement, il rajoutait volontiers:
– Que se passerait-il si nous nous passions des mots?

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