lundi 15 août 2016

15 août 2016

Divine providence
 Épisode 215


– Comment la moindre des lumières
peut-elle à ce point attirer et gouverner le regard
pour lui faire découvrir un monde
qui ne leur appartient pourtant pas..?


Thomas, sans qu'il se l'avoue, est un chercheur de vérité. Certes il refuse cette appellation qui le dérange. Pourquoi, il ne le sait pas vraiment, tout au plus désire-t-il ne pas faire partie d'un ensemble un peu louche réunissant des êtres qui se croient de hautes valeurs morales et se montent la tête les uns les autres en pensant se reconnaître dans un ordre qui ressemble plus au chaos qu'à une chose construite. 
– Certes, à bien des points de vue, je ne suis encore qu'un ignorant, mais ce que je vois et j'entends est plus une pantalonnade qu'une comédie. Que dis-je? Un postiche de pastiche.

Pourtant il y avait cru... ou plutôt il était arrivé jusque là à sélectionner ce qui, ça et là, par intermittence de son point de vue, pouvait être conforme aux valeurs en qui il se reconnaissait encore. Il aimait ses confrères. Ses recherches et ses études l'avaient amené à un niveau de connaissance qui était appréciés de tous, même par ceux qui ne le connaissaient que peu et par ceux qui ne le connaissaient que trop bien. Enfin c'est ce qu'ils croyaient dans une sorte de suffisance aux accents chantants, un peu, mielleux, trop pour ne pas provoquer de légères mais pénibles nausées... Certes, il y avait quelques exceptions. Oh! juste de quoi rendre crédible la notion de règles, pas plus... Thomas ne se demandait même pas ce qu'auraient pensé, ses collègues, ses confrères qui aimaient beaucoup s'appeler "frères", s'ils avaient eu connaissance de ses vrais travaux. Et ce, dans le cas, fort improbable, où ils s'y seraient intéressés. 
Pour qui se prend-il? Un jour ou l'autre, face à cette fausse humilité, il devra répondre. Il s'en moque et sa réponse est déjà faite:
"Je ne suis pas assez orgueilleux pour me croire humble et celui qui se dit n'est plus!"

Thomas raconte:
– Loin de tout, seul, et pourtant au centre du théâtre du monde, entendant distinctement à peu près toutes les absurdités qu'ils  se plaisent à inventer, j'étais arrivé au bord d'un désespoir qui me tendait les bras.
Devant le fleuve toujours changeant, il s'interroge:
– Que pouvais-je faire contre ces courants furieux et tourbillonnants, ces ramassis épars de rumeurs en forme de traditions, de croyances et de fictions s'arrogeant le titre de "Mythe", de paranoïa et de mensonges masqués ou démasqués?
Une seule permanence: le couple très uni de la bêtise et de l'orgueil...
Se rendant comptes des limites qu'il venait de dépasser par la pensée :
– Qu'en est-il de cette quête de sagesse qui m'avait porté depuis mon plus jeune âge?
Sans plus aucune considération pour les mensonges et les manigances de mes semblables qui prétendaient me tendre un miroir, j'allais faire le grand saut dans le vide, quand un léger vrombissement attira mon attention, me fit sursauter et me fit un peu peur, je l'avoue. Ce qui était un vrai paradoxe, au vu de la situation dans laquelle je m'étais mis. Sans que je l'aie décidé le moins du monde, d'un seul coup, pourquoi? Je ne le sais pas. Je me retournais et ce que je vis alors, je n'ai aucune crainte de le dire, changea ma vie.

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