samedi 20 août 2016

La Grande Histoire des Petits Cochons (5)

 Accès au chapitre I

La Grande Histoire des Petits Cochons
Chapitre V



En pleine, quand la brume se dissout dans la nuit, nous avions la sensation que le sol sur lequel nous cheminions changeait de nature. Face aux étoiles, les cailloux sur lesquels nous étions assis semblaient se reconnaître dans le miroir obscur de la nuit et revivre une histoire à laquelle nous n'avions pas accès. C'était comme si nous avions entre nos mains une petite part d'une histoire qui a commencé il y a des millions d'années... C'est pourquoi, où que nous allions, nous les emportions avec nous.

L'espace de la nuit n'est point celui du silence. Bien au contraire. Le moindre bruit prend une forme que le jour ne pourra jamais révéler. Ainsi que le monde des formes perd son révélateur, le son prend le relais. alors ce qui dans la nuit se cache prend forme et l’œil absent perd de son pouvoir au profit de celui qui ne voit que dans l'obscurité. C'est ainsi que dans notre obscurité se raconte une histoire déroutante qui se joue de la matérialité à laquelle nous sommes soumis. Avec un peu d'entraînement, il est possible de voir en plein jour ce qui dans la nuit semble se cacher. C'est précisément là que se trouve le piège. Rien ne se cache et rien n'apparaît. Nous ne voyons que ce que nous voulons voir... et entendre...
Or, c'est précisément là que le bats blesse, nous ne voulions rien entendre. Chacun de nous se murait dans un silence que nous espérions protecteur mais qui ne changeait rien à ce que nous avions fait.


( à suivre)

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