vendredi 26 août 2016

26 août 2016


L'association de Thomas et d'Adâne a porté des fruits surprenants. 
En peu de temps, l'arbuste avait triplé de volume et un âne miniature était apparu.




L'âne minuscule s'était mis à raconter dans une langue inconnue de moi, toute faite de vibrations légères et de mouvements du corps presque imperceptibles mais qui nous entraînait de telle manière que l'on eut dit que c’était notre propre présence agissante qui se mettait à raconter.

Le petit âne raconte comment ses souvenirs remontent de façon incroyablement précise au-delà du rationnel. Au-delà de qu'il est convenu de nommer l'acceptable ou le possible, il rencontre la forme qu'il avait identifié comme étant celle qui lui serait attribuée, s'était endormi, puis se réveillait.

– Je me levais et m'ébrouais, tout surpris de constater combien j'étais à l'aise dans cet endroit qu'il me semblait connaître depuis toujours. Par une sorte de synchronisme, des feuilles se mirent à pousser au bout des branches, qui, tout comme moi, se mirent à frémir... 

Thomas vivait le récit comme s'il s'agissait de lui. Puis brusquement il se surprit à penser. Il avait perdu le fil et naturellement cela le fit sortir de cette histoire. Il avait l'esprit vide et presque nostalgique comme un lac immobile où ne glisse pas la moindre vague mais sur lequel se reflètent d'autant mieux la lente valse du temps, du ciel et des nuages. Mais il sentit venir quelque chose qui n'émanait pas de lui et bien avant que le moindre mot ne prit place, une sorte de grondement sourd duquel jaillit le cri fulgurant de son compagnon. Le braiement sauvage d'un être en colère qui ne ressemblait à rien qu'il eut pu imaginer. En un instant tout autour de lui avait disparu et il demeurait là abasourdi, comme une proie amorphe et pourtant tremblant devant un fauve qu'il ne reconnaissait pas. 

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