dimanche 11 juin 2017

Certitude

Platon est face au Roi Lyre. Il ne sait rien de lui. Grâce au chapeau bien trop grand qui lui couvre les yeux, il ne voit rien et la présence qu'il ressent ne ressemble en rien à ce que nous verrions à sa place. La seule certitude qu'il puisse avoir est le simple fait de se sentir bien en sa présence. Il ne va pas hésiter un seul instant avant de prendre place sur le dos du géant. Sa confiance est totale. La chose était si simple, dira-t'il plus tard.




"J'ai vu des scientifiques et des mathématiciens sérieux donner des conférences, or leur visages et leurs manières n’exprimaient rien de la certitude ou de la confiance solennelle de l'homme politique, aucune gravité mais une légèreté espiègle, comme s'ils étaient un peu gêné, comme s'il n'acceptaient pas totalement que d'autres personnes puissent être intéressées par ce qu'ils avaient à dire ou comme s'ils étaient vaguement mal à l'aise avec cette affaire de diffusion du savoir, tâche secondaire par rapport à la véritable profession, qui est l'investigation et la découverte elle-même. Mais à présent j'ai dans l'idée que cette apparence pourrait être l'état normal de quelqu'un qui côtoie la vérité. Le mathématicien ne peut compter sur son autorité de mathématicien pour le soutenir un seul instant. Ce n'est pas une modestie dans le caractère du mathématicien qui le lui dit mais quelque chose dans la nature des mathématiques elles-mêmes qui révèle l'absence de pertinence de sa personne. Si ses travaux sont justes, ses découvertes écrites sont à l'abri de toute attaque. L'autorité sous forme d'expérience, l'autorité sous forme de sagesse terrestre ou de charisme, ces types d'autorité-là sont impuissants. La conviction de l'homme politique est un substitut: ceux qui veulent que l'auditoire sache qu'ils sont certains dans leur tête ont rarement les raisons à exposer sur la page."*








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