samedi 17 juin 2017

Liberté

 Il est doux, sur la vaste mer
Alors que les vents agitent les flots
De regarder, depuis la terre,
Le grand labeur d’un autre
Non parce que c’est un plaisir agréable
Que quelqu’un soit tourmenté
Mais parce qu’il est doux
De voir
A quels malheurs
On échappe soi-même.*




Curieusement, Platon l'Ancien, face au Roi Lyre, au plus profond de son royaume, se sent pousser des ailes.

– Comment faire pour expliquer le surgissement de la liberté?
– Mais bien avant cela, ne faudrait-il pas déjà savoir ce que ce mot recouvre ou pourrait faire découvrir...

Platon, malgré son jeune âge, se rend bien compte que les êtres humains ne sont guère plus qu'une vague s'échouant sur une plage. Chaque vague est constitué d'une nué de gouttelettes d'eau, toutes semblables si l'on excepte leurs tailles et put-être ce qu'elles transportent. Mais, toutes ensemble forment une masse qui les rend indistinctes. Leur mouvement les rend plus forte, mais n'est-ce pas ce même mouvement qui les poussent à retourner d'où elles viennent après que lourdement elles se soient allongées sur la plage. L'esprit de Platon, encore enfant, ne cesse d'être agité par ces vagues permanents dont il peine à extraire quelques gouttelettes isolées qui, libérées de la bêtise collective, auraient peut-être la possibilité et l'imagination de parler de cette force qui les animent.





* Lucrèce, De Natura rerum, II

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